mardi 5 novembre 2024

Élisabeth RENAUD


 

Anne-Geneviève LEMIRE

L'histoire d'Anne-Geneviève Lemire et de ses enfants s'inscrit dans le cadre riche et complexe de la Nouvelle-France, un temps où les liens familiaux et les alliances étaient essentiels pour assurer la survie et la prospérité dans un environnement souvent hostile.

Son mariage avec Laurent Tessier en 1681 marque le début d'une vie fructueuse, couronnée par la naissance de trois enfants en peu de temps. Ces enfants, fruit de leur union, symbolisent non seulement la continuité du nom Tessier, mais aussi la force des valeurs patriarcales de l'époque, où la famille était le cœur de la société. Leur éducation était essentielle, chaque enfant devant contribuer à l'effort de peuplement et à l'essor de la colonie.

Après la perte de son premier mari, Anne-Geneviève fait preuve d'une résilience remarquable en épousant le chevalier Pierre Jean d'Au-Jolliet. Son implication dans des projets d'importance, comme l'ambassade auprès des Iroquois, démontre son lien avec les affaires stratégiques de la Nouvelle-France, même lorsque cela engloutit son époux dans un conflit tragique.

La manière dont Anne-Geneviève a su naviguer ces tumultes, tout en maintenant le foyer familial, est à saluer. Son troisième mariage avec Antoine de Rupalley témoigne de sa capacité à rebondir et à s'assurer un avenir. Madamoiselle de Rupalley devient alors une figure centrale, continuant à jouer un rôle dans la dynamique sociale et économique de Montréal.

La mention de sa postérité, avec son fils Henri-Charles, révèle non seulement l'importance des mariages stratégiques de l'époque, mais aussi la manière dont les lignées se sont mêlées au fil des générations. En étant enterrée à Montréal en 1750, Anne-Geneviève Lemire laisse derrière elle un héritage bien ancré dans l'histoire de la Nouvelle-France, témoignant de la force des femmes dans le façonnement de la société coloniale.

Son parcours est emblématique de l'esprit de résilience et d'adaptabilité qui prédominait chez les premiers colons, tandis que les défis de la vie quotidienne, les pertes et les mariages se succédaient, chacun marquant un chapitre dans la riche tapisserie de l'histoire québécoise.




 

lundi 4 novembre 2024

Marie ADHÉMAR

René-Charles DeBreslay, prêtre de la congrégation de Saint-Sulpice, a joué un rôle notable dans l'histoire du Québec, en particulier par son engagement dans le sacrement du mariage, qui unissait les familles et contribuait au développement social et économique de la Nouvelle-France. L'un des mariages qu'il a célébrés est celui de Marie Adhémar, la fille d'Antoine Adhémar, un notaire seigneurial respecté de Sorel, Cap-de-la-Madeleine et Batiscan, avec Jacques Tessier, un des fils d'Urbain Tessier, un homme d'affaires important de Montréal.

Antoine Adhémar, notaire et greffier de la seigneurie de Montréal entre 1687 et 1693, était une figure centrale dans la communauté de Montréal. Sa formation et son statut en tant que notaire lui conféraient une reconnaissance et une influence considérables dans les affaires légales et commerciales de la colonie. La fonction de greffier de la Prévôté de Montréal qu'il occupa à partir de 1693 jusqu'à sa mort lui permettait de jouer un rôle essentiel dans l'administration de la ville et la gestion des affaires judiciaires. Le mariage de sa fille avec Jacques Tessier représente une alliance stratégique, consolidant les liens entre deux familles influentes de la région.

Marie Adhémar, en tant que femme d'un homme de ressources et de réputation, a su naviguer dans les défis et les opportunités d'une société en pleine expansion. Ensemble, Marie et Jacques Tessier ont eu 14 enfants, dont 8 garçons et 6 filles. Cette grande famille illustre non seulement la fertilité des unions dans la société coloniale, mais également le potentiel de créer une lignée qui jouera un rôle dans le développement économique de Montréal.

Les enfants de Marie et Jacques s'épanouirent dans une atmosphère propice aux affaires, le commerce étant à cette époque en plein essor. Plusieurs de leurs descendants devinrent des commerçants prospères, contribuant ainsi à la richesse et à la dynamique de la ville. Ce phénomène n’était pas unique aux Tessier et Adhémar, mais constitue un exemple de la manière dont les familles s'entraidaient et s'unissaient pour bâtir une base solide pour leur descendance dans un environnement où les opportunités économiques étaient souvent le résultat d’efforts familiaux conjoints.

Les unions familiales telles que celle de Marie Adhémar et Jacques Tessier illustrent bien l’importance des alliances matrimoniales dans la Nouvelle-France. En se mariant, les familles cherchaient à établir des liens qui consolidaient leurs richesses, leur statut social et leurs réseaux d'influence. La collaboration économique entre les différentes familles de notaires, de marchands et de fermiers formait un tissu solide et dynamique, fondamental pour le succès de la colonie.

De plus, le rôle des femmes dans cette société, bien que souvent réduit aux tâches domestiques, était en réalité beaucoup plus complexe. Elles géraient les ménages, élevaient les enfants et participaient parfois activement aux affaires de leurs maris, particulièrement dans le commerce. Marie Adhémar, à travers ses nombreuses maternités, a également pris part à la structuration de la société québécoise naissante, en promouvant la continuité des valeurs familiales et en contribuant à l’essor démographique essentiel à la survie de la colonie.

En somme, le mariage de Marie Adhémar avec Jacques Tessier fut bien plus qu'un simple acte légal : il symbolisait l'union de deux lignées influentes et prometteuses, dont l'héritage allait façonner une partie importante de l'histoire de Montréal et du Québec moderne. Leurs enfants, devenus des figures marquantes de la société commerçante, témoignent de l'importance des alliances familiales et de leur impact sur le développement socio-économique de la région.



Marguerite LUSSIER

Marguerite Lussier est une figure notable de l’histoire familiale de la Nouvelle-France. Née le 3 septembre 1683 à Boucherville, elle est la fille de Jacques Lussier, un colon et marin originaire de Paris. Marguerite a épousé Ignace Tessier, fils d’Urbain Tessier et de Marie Archambault, le 23 mai 1703 à Repentigny. Ce mariage marquait le début d’une vie de famille qui allait connaître une large descendance. En effet, Marguerite et Ignace ont eu treize enfants, dont trois sont restés célibataires : François, Joseph et Marie-Charlotte.

La vie de Marguerite n’est pas uniquement définie par son rôle de mère; elle s’inscrit dans un contexte social et culturel riche. À l’époque, les mariages étaient souvent des arrangements qui servaient à consolider les liens entre familles et à assurer une certaine prospérité. En s’installant à Repentigny, la famille Tessier a contribué à l’essor de la colonie, tout en s’ancrant dans les traditions et les pratiques locales.

Marguerite Lussier semble avoir laissé une empreinte durable dans la mémoire de sa famille, comme en témoignent les changements de prénom chez ses filles. À un moment de leur vie, chacune des sœurs Tessier a choisi de modifier son prénom. Par exemple, Marie, l'épouse de Pierre Monpas, portait le prénom Marguerite à sa naissance, tandis que Marguerite, qui a épousé François Lefebvre, était baptisée Marie-Madeleine. Ce phénomène pourrait être lié à l'affection que les filles avaient pour leur mère, ce qui pourrait expliquer pourquoi Marie-Charlotte, née en 1719, aurait pu se faire appeler Marguerite après son adolescence.

Sur le plan des événements marquants, il est à noter la sépulture de Marguerite Tessier, qui apparaît dans les registres paroissiaux le 7 novembre 1737 à Repentigny. Bien que l’identité de cette Marguerite Tessier soit sujette à débat, nombre d’historiens et de membres de la descendance de Marguerite Lussier tendent à croire qu’il s’agit de sa fille Marie-Charlotte.

Enfin, la figure de Marguerite Lussier se clôt par son décès survenu le 7 mai 1748 à Repentigny. Son héritage, à la fois familial et culturel, perdure à travers les générations, témoignant des défis et des victoires de la vie des colons de l’époque. Une étude plus approfondie de son histoire et de celle de sa descendance enrichit notre compréhension de la dynamique sociale de la Nouvelle-France et des schémas familiaux qui s’y sont dessiné.


 

Marie-Madeleine CLOUTIER

Marie-Madeleine Cloutier était une descendante directe de Zachary Cloutier, un des pionniers de la Nouvelle-France. Née de Charles Cloutier, un charpentier reconnu, et de Louise Morin, elle grandit à Château-Richer, une localité de la région de la Côte-de-Beaupré qui témoigne de l'architecture et du savoir-faire des artisans de l'époque.

Le 13 octobre 1681, elle se marie avec Paul Tessier, le fils aîné d'Urbain Tessier et de Marie Archambault. Ce mariage scelle une union importante, tant sur le plan personnel que social, dans ce contexte de colonisation. À seulement 19 ans, Marie-Madeleine quitte le cadre familier de Château-Richer pour s'installer avec son époux à Montréal, une ville en pleine expansion et qui devient rapidement un centre névralgique de la Nouvelle-France.

Au cours de leur vie commune, le couple Tessier-Cloutier donne naissance à une fratrie de dix enfants. Malheureusement, la vie dans la colonie n'était pas sans épreuves, et quatre des enfants décèdent en bas âge, une tragédie courante à l'époque en raison des conditions sanitaires et des maladies. Ce chagrin laisse une empreinte indélébile sur la vie des parents, mais Marie-Madeleine et Paul poursuivent leur chemin avec détermination, contribuant activement au développement de leur communauté.

Marie-Madeleine Cloutier Tessier décède à Longue-Pointe, dans l'est de l'île de Montréal, le 10 février 1748, à l'âge de 86 ans. Son parcours illustre non seulement le rôle essentiel des femmes dans la fondation de la société québécoise, mais aussi la résilience des familles qui ont façonné le territoire au fil des générations. Aujourd'hui, son héritage perdure à travers ses descendants, témoignant de l'histoire riche et complexe du Québec

 

dimanche 3 novembre 2024


 Qu'est-ce qu'on leur laisse

un arbre, un mot, un geste
l'ivresse d'un sourire,
Qu'est-ce qu'on leur laisse
le silence résigné
ou le cri de révolté
Qu'est-ce qu'on leur laisse
pluie fine et des regrets,
un quartier délaissé
des ombres dans la nuit
Qu'est-ce qu'on leur laisse
cathédrales d'oublie
l'insolence des promesses,
Qu'est-ce qu'on leur laisse
des kilos d'appels,
catacombes d'émoi
des petits riens
Qu'est-ce qu'on leur laisse
l'odeur des fruits sauvages
des papiers sur la table
photos d'une vie sur l'étagère
Qu'est-ce qu'on leur laisse
chanter, chanter
chanter jusqu'au délire
besoin d'amour
besoin de poésie
au fond des jours
au fond du coeur
chanter jusqu'au délire
Qu'est-ce qu'on leur laisse
les nuages qui passent
la musique ou le bruit
Qu'est-ce qu'on leur laisse
des arbres en prière,
des oiseaux incurables,
Qu'est-ce qu'on leur laisse
des mots murmurés
le courage d'avancer
le courage de rêver
le courage de rêver
Auteurs-compositeurs : Seguin Richard Marc.

Louise CARON


Jean Tessier, homme de labeur et ardent bâtisseur, se retrouve confronté à la dure épreuve de la perte de sa première épouse, Jeanne Leber. Quatre mois après son décès, dans un élan de renouveau et de quête de bonheur, il décide de se remarier avec Louise Caron, fille de Claude Caron et de Madeleine Varennes, le 21 avril 1688. Ce choix témoigne de la résilience humaine face à la douleur et à la solitude.

Le mariage de Jean et Louis est marqué par une dispense de l'interdit du temps, accordée par M. Dollier, vicaire général de Québec, qui témoigne de l'importance de leur union dans le contexte social et religieux de l’époque. Dans la société du XVIIe siècle, où les liens familiaux et les alliances sont primordiaux, cette union ne se limite pas seulement à un acte d'amour, mais représente également un rapprochement entre deux familles, consolidant ainsi des relations sociales et économiques.

De cette nouvelle union, Jean et Louise donnent naissance à une fratrie de huit enfants : cinq garçons et trois filles. Chacun de ces enfants porte en lui les espoirs et les rêves de ses parents, ainsi que la continuité d'une lignée en pleine expansion. Les garçons grandissent dans la tradition artisanale, apprenant les métiers de leurs aînés, tandis que les filles intègrent les valeurs et les savoir-faire transmis par leurs mères.

La vie de Jean Tessier et Louise Caron, rythmée par les joies et les défis de la parentalité, illustre la dynamique familiale d'une époque où la solidarité et l'entraide étaient essentielles à la survie et à l'épanouissement des communautés. Leur histoire, ancrée dans le temps, résonne encore aujourd'hui comme un témoignage de la force des liens humains.