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mardi 29 octobre 2024

Pierre JANOT dit LACHAPELLE (1660-1725)

Pierre Janot, un homme d'origine française doté d'une grande ambition, a marqué son empreinte dans l'Ouest canadien à partir de son mariage en 1684 avec Pétronille Tessier, la fille d'Urbain Tessier, un habitant prospère de l'île de Montréal. Ce mariage symbolise non seulement une union entre deux familles, mais également un lien stratégique dans le cadre de l'expansion des colonies françaises en Amérique du Nord.

Dès les débuts de leur mariage, en janvier 1684, Pierre et Pétronille font face à des défis. Pierre se lance rapidement dans l'exploration et le commerce, ne ménageant pas ses efforts pour établir des relations commerciales et promouvoir l'intérêt de sa famille au-delà des frontières de Montreal. Le notaire de l'époque rapporte que Pierre laisse sa jeune épouse, à peine âgée de 15 ans, seule à la maison pour partir en voyage jusqu'aux Illinois. Ce départ précipité n'est pas vu d'un bon œil par Urbain Tessier, qui tente de protéger sa fille et de veiller sur son bien-être.

Le 30 décembre 1685, alors qu'il est encore éloigné, Pierre Janot reçoit un congé de son beau-père, Urbain Tessier, pour son employé Louis Brousseau. Cette situation souligne non seulement le manque de confiance d'Urbain envers Pierre, mais également les tensions familiales qui commencent à émerger alors que Pierre poursuit ses ambitions personnelles à l'extérieur du foyer.

Au fil des années, Pierre et Pétronille constituent une famille et un patrimoine. Le 22 mai 1692, un acte de partage de terre est signé, impliquant diverses branches de la famille Tessier. Il est clair que la coopération et l'entraide entre membres de la famille sont essentielles pour maintenir l'intégrité du patrimoine familial. Pierre, présent dans ce partage, fait partie intégrante de l’évolution des biens de la famille au sein de la ville de Villemarie, qui est en plein essor à cette époque.

Le cycle de l’acquisition et de la transmission des terres continue. Le 28 décembre 1694, Pierre et Pétronille cèdent une partie de leur héritage à Nicolas et Ignace Tessier, leurs beaux-frères, témoignant de la solidité des liens familiaux. Cette transaction illustre également la dynamique de propriété foncière qui prévalait à l’époque, où les terres étaient fréquemment échangées entre membres de la famille pour assurer la sécurité financière et l’expansion des ressources.

Dans la première décennie du XVIIIe siècle, Pierre et Pétronille maintiennent leur présence active sur le marché immobilier montréalais. Le 16 septembre 1704, ils s'engagent à rembourser une obligation envers Charles de Couagne, un marchand de Villemarie. Cet engagement financier est révélateur d'un homme d'affaires soucieux de sa réputation et de sa stabilité économique, mais également d'un partenariat solide avec son épouse Pétronille.

Finalement, le 31 janvier 1711, Pierre et Pétronille décident de vendre une parcelle de terre le long de la rue St-Vincent au Séminaire de St-Sulpice, solide institution qui a joué un rôle crucial dans le développement de l'île de Montréal. Cette vente représente non seulement un transfert de propriété, mais également un témoignage des liens entre l'Église et les familles de colonisateurs, nécessaires pour le soutien mutuel et l'expansion de leurs projets.

À travers ces interactions, Pierre Janot et Pétronille Tessier s’affirment comme des acteurs clés de la colonisation et du développement économique de l’Ouest canadien au tournant du XVIIIe siècle. Leurs histoires personnelles se mêlent à la grande narrative de l'Ouest, façonnant ainsi le paysage tant culturel qu'économique à mesure que la société francophone se développe dans une terre riche de promesses et de défis.

 

Claude DUCONGÉ dit LAFORTUNE (1669-1729)

Claude Ducongé, dit Lafortune, est une figure fascinante de l'histoire coloniale du Canada. Né en 1669, son origine demeure mystérieuse. Soldat dans la compagnie de Valrenne, il arrive dans la colonie vers 1685. Son passage en Nouvelle-France est marqué par son engagement militaire et sa carrière au sein de la milice, où il a atteint le rang de lieutenant, témoignant ainsi d'un certain degré de reconnaissance et de responsabilités dans les affaires militaires de l'époque. Il a également été sergent de la garnison à Montréal, position qui reflète sa rôle actif dans la protection de la colonie.

Le 21 janvier 1692, Claude épousa Agnès Tessier, veuve de Guillaume Richard, à l'église de la Pointe-aux-Trembles. De cette union naquirent cinq enfants, dont Jean, Catherine et Guillaume, qui malheureusement, décédèrent en bas âge. Les deux autres, Marguerite, qui épousa François Serran puis Charles Couvret, et Marie-Barbe, qui se marie avec Ignace Goulet, ont continué la lignée de la famille Ducongé-Tessier.

La vie de Claude Ducongé fut tragiquement interrompue le 2 septembre 1729, lorsqu'il fut tué au combat par des Iroquois, illustrant ainsi le danger omniprésent des conflits avec les nations autochtones durant cette période. Agnès, épousant les peines de veuve, poursuivit sa vie jusqu'au 24 janvier 1733, date de son décès à la Pointe-aux-Trembles, quatre ans après la mort de son époux.

Les activités de Claude vont au-delà de sa vie familiale et militaire. Des actes notariés d'époque révèlent divers engagements économiques et juridiques. Par exemple, le 13 décembre 1695, il s'illustre dans le commerce en concluant un marché de cordes de bois de chauffage, indiquant qu'il était impliqué dans l'économie locale. En outre, un bail à terme de deux bœufs est signé le 9 décembre 1702, révélant une dimension importante de sa vie agricole. Ce bail montre l’établissement de Claude en tant qu’habitant au bas de l'île de Montréal, témoignant d’un statut socio-économique établi.

Le 17 novembre 1703, un accord relatif à sa belle-fille Agnès Richard et à un autre habitant, Pierre Chesne, indique l'importance des réseaux familiaux et communautaires dans les affaires juridiques de l'époque. Les liens sociaux et familiaux sont clairement à la base des transactions économiques et des décisions juridiques.

Le 29 juin 1711 s’illustre un événement marquant : le partage d'une terre située au bas de l'île de Montréal entre Claude et Agnès. Ce partage met en lumière non seulement les liens étroits entre les membres de la famille Richard, issus du premier mariage d'Agnès, mais aussi la complexité des relations familiales qui régnaient dans les colonies. En tant que tutrice et épouse d'Agnès, Claude fait face à la gestion des biens familiaux d’une manière qui montre l'importance de la protection des enfants issus de mariages précédents.

En somme, la vie de Claude Ducongé, dit Lafortune, témoigne d'une existence riche, marquée par des dimensions militaires, familiales et économiques. Son héritage perdure à travers ses descendants et constitue une partie intégrante de l'histoire de la Pointe-aux-Trembles et de l'île de Montréal au cours du XVIIe et du début du XVIIIe siècle.

 

Guillaume RICHARD dit LAFLEUR (1641-1690)

Richard, dit Lafleur, Guillaume, est une figure emblématique de l'histoire militaire et sociale de la Nouvelle-France. Né en 1641, il a quitté son pays natal, la France, pour rejoindre le régiment de Carignan-Salières lors de son établissement en 1664. Fils d'un grainetier, Jean Richard, et d’Anne Meusnier, de Saint-Léger, dans l'évêché de Saintes, il appartient à une lignée qui serait, selon la tradition familiale, directement descendante de John Richards, un Gallois ayant joué un rôle crucial lors de la fuite du roi Charles IX pendant le massacre de la Saint-Barthélemy en 1572.

L’engagement militaire de Richard commence dès son arrivée en Nouvelle-France. En mai 1665, il part avec son régiment pour le Canada, débarquant le 19 août après une traversée difficile. À peine deux ans plus tard, alors que son régiment retourne en France, Richard choisit de s’installer définitivement dans la colonie. Rapidement, il se voit promu sergent des troupes canadiennes et, sous le gouverneur Frontenac, il participe à l’établissement du fort Frontenac à Cataracoui en 1673. Il est nommé premier commandant de ce fort et conserve cette position jusqu'à l'arrivée de Cavelier de La Salle en 1675, demeurant impliqué dans la défense et le développement militaire de la région.

En 1677, il figure encore dans les recensements de la garnison, puis accède au rang de sergent à Montréal. En 1684, il est déjà lieutenant de la compagnie d’avant-garde du poste de Montréal et, par la suite, il devient capitaine de la milice dans la paroisse de Pointe-aux-Trembles, où il réside depuis 1679. Son rôle dans les affaires militaires et civiles de la colonie le rend respecté et influent.

Le 2 juillet 1690, Richard rencontre une triste fin, tué au combat près du Bout-de-l’Île de Montréal. Son détachement, composé de 25 hommes, est attaqué par des guerriers iroquois, qui infligent de lourdes pertes. Les corps sont enterrés rapidement sur les lieux du combat, les restes étant exhumés en 1694 pour un enterrement solennel au cimetière de Pointe-aux-Trembles. Cette dernière étape témoigne du respect qui lui est accordé même après sa mort.

Richard a épousé Agnès Tessier, fille d'Urbain Tessier, pionnier du lieu à Montréal le 26 novembre 1675, et leur descendance joue un rôle significatif dans l'histoire locale. Leur fils, Jean-Baptiste, devient interprète, épousant Marie-Anne, fille de Pierre You de La Découverte, une figure notable en tant qu'associé de La Salle dans ses explorations du Mississippi. Jean-Baptiste et Marie-Anne ont une fille, Suzanne, qui épouse Gilbert Parant, un marchand et interprète à Détroit, inscrivant ainsi la famille dans le contexte d'un commerce et d'échanges culturels dynamiques.

Le fils de Jean-Baptiste, également nommé Jean, naît en 1721. Sa vie est marquée par une aventure tragique lorsqu'il est blessé et capturé par des Amérindiens de l’Ouest. Essuyant une évasion audacieuse trois ans plus tard, il parvient à retrouver les établissements des Blancs sur le cours inférieur de la rivière des Hollandais. Sa carrière militaire débute alors, servant comme interprète pour les troupes loyalistes durant la guerre de la Révolution. Après la paix, il s’établit sur la baie de Kenté (Quinté) où il passe le reste de ses jours avant de mourir en 1807.

L'héritage de Guillaume Richard, dit Lafleur, ne réside pas seulement dans ses exploits militaires, mais aussi dans les contributions de sa descendance à la société canadienne-française. En surmontant les défis à travers plusieurs générations, la famille Richard incarne les remous de l'histoire canadienne et l'évolution des relations interculturelles. Ainsi, le parcours de Richard et celui de sa lignée offrent un aperçu précieux d'une époque de changements, de luttes et de résilience en Nouvelle-France et au-delà. La vie de Guillaume Richard est donc un témoignage de l'engagement et des sacrifices des premiers colons en Amérique du Nord. 

 

Pierre PAYET dit St-AMOUR (1641-1719)

Pierre Payet, connu sous le nom de St-Amour, est une figure emblématique de l'histoire des pionniers de la Nouvelle-France. Son parcours, riche en épreuves et en sacrifices, symbolise le dévouement des colons ayant contribués à l'édification du Canada moderne. Originaire de Sainte-Florence dans la Gironde, Payet fait partie du régiment de Carignan, qui est arrivé au Canada en 1665. Cette initiative de la France visait à renforcer la colonie face aux menaces qui pesaient sur elle, notamment celles émanant des nations autochtones, en particulier les Iroquois.

Promu caporal dans la compagnie de Latour, Pierre Payet s'illustre par son engagement dans les diverses campagnes militaires de l'époque. Son rôle de militaire dans un environnement hostile lui confère un statut de respect au sein de la communauté, attestant non seulement de sa bravoure, mais aussi de son attachement à la défense de la Nouvelle-France. Chaque engagement sur le terrain était l’occasion pour lui de mettre en avant ses compétences et son courage, souvent au péril de sa vie.

Le mariage de Pierre Payet avec Louise Tessier en 1671 marque un tournant dans la vie de ce pionnier. Les alliances familiales étaient considérées comme essentielles dans le développement des nouvelles communautés Québécoises, facilitant l’établissement et le peuplement de la région. Ensemble, ils réussirent à élever 14 enfants, assurant ainsi la pérennité de leur lignée et contribuant à l’expansion démographique de la colonie. Cette large descendance témoigne également du désir des colons de s’enraciner dans cette terre nouvellement conquise.

Le drame survient le 2 juillet 1690, lorsque Pierre Payet et 15 de ses compagnons se retrouvent capturés par les Iroquois lors d’une escarmouche tragique. Neuf soldats périssent dans cet affrontement, marquant ainsi les horreurs de la guerre coloniale. Payet et ses hommes subissent des atrocités et sont amenés au pays des Onneiouts, où ils endurent douleurs et humiliations. Cependant, malgré les circonstances désespérées, le destin de Payet prend un tournant inattendu. Lors de la naissance de son fils Claude, le 5 janvier 1691, on le croit mort. Mais contre toute attente, il réussit à s'échapper et revient au fort en 1693, devenant le seul survivant de l'attaque.

En parallèle de son engagement militaire, l'acquisition d'une parcelle de terre rue St-Jacques signalise son nouveau rôle en tant que cultivateur. L'agriculture est, en effet, essentielle à la survie des colons dans un environnement souvent impitoyable. Par son implication dans la culture des terres, Pierre Payet devient un acteur clé de l'essor économique de la Nouvelle-France.

L'héritage de Pierre Payet, immortalisé par un monument à Pointe-Aux-Trembles, évoque non seulement son héroïsme, mais aussi celui de tous les pionniers et soldats qui ont façonné l'histoire du Canada. Ce monument est un symbole de résilience et de dévouement, rappelant le sacrifice incommensurable de ces hommes et femmes qui ont ouvert la voie à la nation canadienne. En somme, Pierre Payet, dit St-Amour, incarne la force, le courage et l'engagement indéfectible des premiers colons qui ont su bâtir, malgré les adversités, une vie nouvelle dans ce nouveau monde.