Microhistoire de la descendance d'Urbain Tessier, fils, petit-fils et arrière petit-fils
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mercredi 18 juin 2025
Jeanne MANCE
LE 18 JUIN 1673, décès de Jeanne Mance. Elle arriva en Nouvelle-France avec Paul Chomedey de Maisonneuve le 17 mai 1642, dans le cadre de la Société Notre-Dame de Montréal, avec l'intention d'y fonder un hôpital. Jeanne Mance y fit rapidement construire l'hôpital Hôtel-Dieu de Montréal, inauguré par elle le 8 octobre 1645, et dont elle assura la direction jusqu'à sa mort. Elle est considérée par certains comme la co-fondatrice de la ville de Montréal.
mercredi 28 février 2024
Le chemin de la Foi
Dans un petite village de la Montérégie, à Saint-Sébastien-d'Iberville, vivait la famille Tessier. Le père, Joseph, marchand général et cultivateur, et la mère, Emma Fortin, étaient des âmes pieuses, fervents croyants de la paroisse locale. Leur foyer était empreint de spiritualité, et ils élevaient leurs six enfants dans la foi.
1. Alice, l'aînée, avait toujours été attirée par les chants sacrés. Elle passait des heures à l'église, sa voix cristalline s'élevant vers les voûtes. À 21 ans, elle décida de rejoindre le couvent pour devenir soeur de la congrégation des Soeurs-de-la-Présentation-de-Marie. Elle prit le nom Ange-de-Marie.
2. Frédéric, le deuxième enfant, était le plus espiègle. Pourtant, il avait un coeur pur. À dix-ans, il annonça à ses parents qu'il voulait devenir un père Capucin, de l'Ordre des frères mineurs, pour répandre la parole de Dieu. Il prit le nom de Père-Victor.
3. Aurore, le troisième enfant, était douée pour la charité. Elle aidait les plus démunis, distribuant de la soupe chaude aux sans-abri de sa région. À vingt-cinq ans, elle entra dans le même ordre religieux que sa soeur Alice, la congrégation des Soeurs-de-la-Présentation-de-Marie. Elle prit le nom de Soeur Victor-de-Jésus.
4. Anne-Marie, la quatrième de la famille, était une contemplative. Elle se retirait souvent dans la petite église du village, méditant sur les mystères de la vie. À vingt-cinq ans, elle décida de joindre la congrégation des Soeurs missionnaires de l'Immaculée-Conception. Elle s'appela alors Soeur Anne-Marie.
5. Thérèse, la cinquième de la famille, était une fervent lectrice des Écritures. Elle connaissait chaque verset par coeur et enseignait le catéchisme aux enfants du village. Elle rejoignit à 20 ans la congrégation des Servantes-de-Jésus-Marie et se fit désormais appelée Soeur Marie-Thérèse-de-l'Enfant-Jésus.
6. Et finalement, le sixième enfant de la famille, et non le moindre, Maxime, était un intellectuel. Il étudiait la théologie avec passion et rêvait de devenir prêtre. Son visage s'illuminait lorsqu'il parlait de la Parole divine. Il fut ordonné prêtre en 1930 et il est sacré évêque-coadjuteur en 1951 puis évêque de Timmins, en Ontario, en 1955.
lundi 2 mai 2022
Soins corporels en 1648
En 1648, à Montréal, les soins corporels se limitent à se laver les mains et s'essuyer le visage avec de l'eau claire, une fois par jour!
La plupart des gens prennent leur premier bain fin mai dans la rivière, et se marient en juin, et se trouvent donc encore dans un état de fraicheur raisonnable lors de la cérémonie.
La tradition veut que la mariée porte un bouquet de fleurs. Les fleurs aident à masquer les odeurs corporelles.
Dans les maisons des habitants, les premiers bains se prennent dans une cuve remplie d'une eau très chaude. Le premier à entrer dans l'eau propre, c'est le mari, ensuite suivent les fils, l'épouse, et finalement les filles du ménage. Tout le monde se baigne successivement dans la même eau de la cuve. À ce stade, l'eau est devenue si sale qu'il est aisé d'y perdre quelqu'un! D'où l'expression: ''Jeter le bébé avec l'eau du bain''.
lundi 21 mars 2022
Paul Lemoyne de Maricourt
LE 21 MARS 1704, mort de Paul Le Moyne de Maricourt, officier, interprète et négociateur auprès des Amérindiens. Il voyagea avec ses frères, se familiarisa avec les langues autochtones et se révéla un des meilleurs canoteurs de la Nouvelle-France. Le prestige dont jouissait Maricourt parmi les Iroquois, tout particulièrement les Onontagués, était le fruit de la bonne réputation que son père avait acquise auprès de ces Autochtones, mais aussi de la connaissance que Maricourt avait de leur langue et de leur mentalité. Sa conduite intrépide et ses dons d’orateur à la langue imagée ne pouvaient que plaire aux Iroquois. Les Onontagués l’avaient adopté comme un de leurs fils, le nommaient Taouestaouis et, au cours de leurs nombreuses visites à Montréal, il leur arrivait souvent de se rendre d’abord chez lui. Frontenac et Callière firent appel à ses services à maintes reprises ; il se fit leur émissaire auprès des Onontagués au cours des longues négociations qui aboutirent à la paix de 1701. Le comte de Bellomont, gouverneur de New York, dans des dépêches au Board of Trade and Plantations se voyait presque obligé de reconnaître qu’il ne disposait d’aucun agent qui puisse rivaliser avec ces subtils négociateurs français.
lundi 20 décembre 2021
Premiers cimetières de Montréal
À partir de 1654, les inhumations se font dans le jardin de l'Hôtel-Dieu, à l'angle des rues Saint-Paul et Saint-Sulpice. L'Hôtel-Dieu, fondé en 1639, inauguré en 1645 par Jeanne Mance, est l'un des plus anciens hôpitaux en Amérique-du-Nord. Le septième fils du coupleTessier y est inhumé le 23 juin 1672, âgé à peine de 25 mois.
Autre emplacement après 1672, le troisième lieu de sépulture se fait à l'endroit où est situé l'actuel perron de la Basilique Notre-Dame, à côté de l'ancienne église Notre-Dame dans le quadrilatère formé par les rues Saint-Paul, Saint-Pierre, Saint-Sacrement et Saint-Éloi.
C'est dans ce lieu que sera enterré trois fils des Tessier:
Pierre, le 23 février 1674(àgé de 2 jours);
Urbain,le 24 mars 1685, à l'aube de ses 24 ans;
Laurent, 32 ans, époux de Anne-Genevieve Lemire, 32 ans.
Le 27 septembre 1689, Urbain TESSIER dit Lavigne, notre ancêtre venu à Ville-Marie dès les débuts de la colonisation, en 1642, époux de Marie Archambault, est mis en terre. On le dit âgé de 70 ans environ.
vendredi 12 mars 2021
Urbain TESSIER dit LAVIGNE
URBAIN TESSIER dit LAVIGNE
*****
Par GODBOUT, Archange. « Urbain Tessier dit Lavigne ». Mémoires de la Société généalogique canadienne-française. Vol. 11 (1960), p. 6-21.
*****
Un des pionniers(1) et des plus notables citoyens de Montréal fut certainement Urbain Tessier dit Lavigne. Remarquable par son courage à défendre la ville naissante contre les attaques incessantes des Iroquois, il mérita de voir son nom figurer sur les vieux plans qui indiquent ''la place Lavigne'', ''le bastion Lavigne''. (2)
La rue St-Urbain rappellerait encore l'emplacement de la concession, sise hors la ville, qu'Urbain Tessier aurait reçue en 1651 des Messieurs de la Compagnie de Montréal. (3) Quant à l'arpent qu'il avait reçu en même temps dans l'enceinte de la ville, il comprenait la majeure partie de la Place d'Armes actuelle, le site de la Banque de Montréal et les terrains que coupe à l'est, la rue St-Jacques. Le touriste peut lire, sculptée dans une pierre de taille de la façade de The Royal Trust Company, rue St-Jacques, l'inscription suivante:
''This building is erected on part of the original concession to Urbain Tessier dit Lavigne being the 8th grant made to an individual in the island of Montreal''
__________
LIEU D'ORIGINE
'D'après les recensements, Urbain Tessier serait né entre les années 1624 et 1627. (4) Son acte de mariage(5) le dit: ''fils d'Artus Tessier et de Jeanne Meine''et le fait venir de Château en Anjou.(6)
Quatre localités, pour le moins, portaient ce nom au diocèse d'Angers:
Château-Gontier, Châteauneuf, Château-Penne et Chasteaux(aujourd'hui
Château-la-Vallière)''. Après une étude minutieuse des régistres de
cette dernière paroisse, celle de Notre-Dame, nous trouvons alors
mention d'Arthur Tessier, le 1 mai 1630, lorsqu'il porte sur les fonts
baptismaux un enfant mâle sans prénom.
''Le [sic] Jour de may mil Six cent trente
et trois a este par moy Cure dudit Lieu baptiz(e)
fil [sic] d Artus Texier et de
[sic] Sa femme [sic] a este parrain
maistre Jean Olivier notaire et Anthoinette
Delanove qui ne Scait Signer tous de
cette parroisse''.(7)
Une autre mention d'Arthur Tessier, le 13 mars 1648, lors de la sépulture de sa femme, Jeanne Mesme:
\la Ronde/
''Le 13e mars 1648, fut inhumé le corps de la femme
d'Artus Taisier dans le cimetiere de Chasteaux''.(8)
Urbain Tessier, comme l'indique les trois recensements de la Nouvelle-France, ne sait pas son âge véritable. Lors de sa sépulture, en 1689, le curé officiant la cérémonie, Étienne Guyotte, note qu'il a 70 ans. Par conséquent, Urbain serait né entre 1619 et 1627 dans une paroisse angevine.
Le
10 février 1626, à Breil, dans le Maine-et-Loire, une petite paroisse
de moins de 500 âmes, nous trouvons le baptême de la soeur d'Urbain,
prénommée Urbane. On lit lisiblement que le père est Arthus Tessier et
la mère Jeanne Mesme.
Les Tessier-Mesme vivent dans un périmètre restreint, entre les paroisses de Méon, Breil et La Pellerine, avant 1630. Par conséquent, le baptême d'Urbain devrait se trouver dans l'une de ses trois paroisses avant 1623. Les régistres baptismaux débutent en 1623 pour Méon et Breil, et en 1602 pour La Pellerine avec quelques lacunes.
Sous
le règne du pape Urbain VIII, le prénom est fort populaire auprès des
familles du secteur. Urbain Tessier serait né en 1622, selon la
meilleure présomption, un 25 décembre, fête de la St-Urbain, apporté sur
les fonts baptismaux, par son père, dans l'église de Breil.
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SES PARENTS EN FRANCE
Arthur a des frères et des soeurs, qui vivent dans la même région, notamment Louis(Pétronille Rouasse), François(Jeanne Masse), Renée(Louis Touchet), Radegonde(Marin Vaillant) et René(Andrée Mabon).
L'Anjou, depuis l'édit de Nantes de 1598, est en effervescence, les Espagnols sont repoussés et le Roi de France met un terme aux guerres de religion.
Dès son plus jeune âge, Arthur apprend le métier de charpentier, tel que relaté par le curé de Notre-Dame de Breil, Jacques Leseurre, le 10 février 1626, dans l'acte de baptême d'Urbane, fille d'Arthur.
Arthur épouse Jeanne Mesme durant l'hiver 1621. La cérémonie a lieu dans l'église Notre-Dame de Breil, et elle est célébrée par le curé Jacques Leseurre, en présence de quelques témoins, dont Perrine Prioulleau, sa mère, et de son beau-père, Antoine(Pierre) Rabineau.
Jeanne Mesme naît en 1598 à Parçay-les-Pins. Elle est la fille de Lucas Mesme et de Jacquette Verneau. En 1622, elle met au monde son premier fils prénommé Urbain. Une fille naît le 10 février 1626, Urbane, et finalement un enfant mort, après avoir été ondoyé dans la précipitation, le 1 mai 1633 à Château-la-Vallière, dans le département de l'Indre-et-Loire.
Arthur et Jeanne, leurs deux enfants, quittent Breil après 1626, et se retrouvent à Château-la-Vallière en 1633.
Jeanne souffre d'une cypho-scoliose très grave, avec gibbosité, depuis son enfance. Elle est bossue. Dans la culture populaire de l'époque, les bossues ont souvent une réputation négligeable: alors que la plupart deshandicapés sont plaints, les bossues sont cruellement moquées, et même souvent menacés de malice. Son handicap explique le fait de n'avoir eu que peu d'enfants durant sa vie maritale.
Le 13 mars 1648, Jeanne Mesme meurt et est inhumée dans le petit cimetière de Château-la-Vallière. Dans l'acte de sépulture rédigé par l'officaint religieux, il indique dans la marge le terme Laronde, pour désigner la femme d'Arthur.
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ARRIVÉE AU CANADA ET MARIAGE À QUEBEC
''La première mention d'Urbain Tessier au Canada est dans une concession que lui accorda à Montréal, M. de Maisonneuve, le 10 janvier 1648(7). La provenance de ce colon, qui venait de l'Anjou, semble le désigner comme une recrue de M. de la Dauversière et il y avait vraisemblablement plusieurs années qu'il habitait Montréal. Si Tessier avait accepté une terre, c'était qu'il pensait à s'établir. Un de ses compagnons de travail, installé à Montréal depuis 1644, Michel Chauvin, était allé chercher à Québec une charmante épouse dans la personne d'Anne Archambault. Celle-ci avait laissé à Québec deux soeurs nubiles: Jacquette et Marie. Il n'est pas déraisonnable de supposer que la dame Chauvin en parla à Tessier. Ce qui est certain, c'est qu'à l'automne de cette même année, le 28 septembre 1648, les deux soeurs se mariaient à Québec, Jacquette à Paul Chalifou et Marie à Urbain Tessier.
Tessier pouvait alors avoir 21 à 24 ans, mais sa petite épouse n'avait encore que douze ans et sept mois. , ayant été baptisée à Dompierre-sur-Mer, en Aunis, le 24 février 1636. Un mariage aussi précoce n'altérera en rien la santé de Marie Archambault, puisqu'elle ne mourra qu'à 83 ans, après avoir donné 16 enfants à son époux.
La famille à laquelle venait de s'allier Urbain Tessier devait bientôt émigrer à Montréal, où ses descendants ont brillé dans tous les domaines. Elle était composée, à son arrivée à Québec, de Jacques Archambault, cultivateur et vigneron au hameau de l'Ardillière, paroisse de Dompierre, en Aunis, de Françoise Toureau, sa femme, et de six enfants: deux garçons et quatre filles. Denis, l'aîné, fut tué par l'explosion d'un canon qu'il avait chargé contre les Iroquois,(8) et ce fut l'autre fils, Laurent, qui perpétua au Canada le nom de la famille. Des quatre filles, l'aînée, Anne, épousa Michel Chauvin, puis Jean Gervaise, après que le premier eut avoué qu'il avait laissé une épouse en France. Les deux suivantes s'allièrent le même jour, comme nous l'avons vu, à Paul Chalifou et à Urbain Tessier. La cadette, prénommée aussi Marie, épousera plus tard (1656) Gilles Lauzon, à Montréal.(9) L'histoire ce beau-frère d'Urbain Tessier a été minutieusement racontée avec les origines de Montréal, par le R.P LAuzon, oblat de Marie-Immaculée. Les Tessier peuvent y prendre connaissance du milieu où a vécu leur ancêtre''.__________
SURNOMS DE TESSIER ET DE SES FILS
Urbain Tessier porta le surnom de Lavigne, surnom qui passa à sa descendance.(12) Paul Tessier, son fils, le filleul de M. de Maisonneuve, adopta un surnom plus ronflant: il se qualifia Sieur du Chasteau(Cf Philéas Gagnon, Bulletin des Recherches Historiques, 15(1909) page 182), tandis qu'un de ses cadets: Jean fut surnommé St-Jean. On trouve encoe St-Martin, Chaumine et de la Tessonnière comme sobriquets de ses petits-fils.
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ORIGINE DU NOM
Origine du nom TESSIER
Variantes Teyssier, Texier, Teissier, Teixier, Tissier, Letixier, Letessier,Teissière et Taissier
Le nom TESSIER tire son origine de la Haute-Loire, en France
Le surnom d'un maître tisserand fut certainement à l'origine du nom Tessier.
Le tisserand travaillait la toile et les lainages.
En latin TAXUS En vieux français TAXO = repaire du blaireau = Taxonière
Tesson et Terrier sont des dérivés de Tessier
Tisserand
176ème rang des noms les plus portés en France
119ème rang au Québec
21 580 personnes sont nées en France depuis 1890, dans 47 départements
23,852 personnes sont nées au Québec depuis 1649 jusqu'en 1940
25,432 personnes sont nées aux États-Unis depuis 1726
Surnom:Lavigne, Laforest, Laplante, Major
Un des fils d'Urbain TESSIER a adopté le surnom «Tessonnière»,
Laurent Tessier de la Tessionnière.
Un autre de ses fils, Paul, celui de «Chaumine»
25% de sa descendance porte le surnom LAVIGNE
Première mention du surnom: 1651 Urbain Tessier, le dit LAVIGNE
«Le 18 juin 1651; il y eut un autre combat qui fut le plus heureux que nous ayons eu, car un très grand nombre d'Iroquois ayant attaqué quatre de nos Français, ces quatre hommes se jetèrent dans un méchant trou nommé Redoute qui était entre le château et un lieu appelé la Pointe-Saint-Charles au milieu des abattis et des fredoches. Là, résolus à vendre chèrement leur vie, ils commencèrent à la disputer à grands coups de fusils. À ce bruit, un de nos anciens habitants, nommé LAVIGNE, accourut tout le premier, étant le plus proche du lieu attaqué. Il fit cela avec une audace surprenante et un bonheur admirable, car passant seul avec une légèreté et une vitesse extraordinaire par-dessus tous les troncs abattus pour venir à ses camarades, il donna en quatre embuscades iroquoises les unes après les autres et essuya soixante ou quatre-vingt coups de fusil sans être blessé et sans s'arrêter aucunement jusqu'à ce qu'il eut joint ces pauvres assaillis, qui ne furent pas peu animés par son courage. Ce tintamarre ne tarda pas à émouvoir nos Français qui, étant toujours prêts à donner la chasse, s'en vinrent secourir nos gens par l'ordre de M. le Gouverneur. Ensuite les Iroquois ayant imprudemment laissé aller tous leurs coups de fusil, nos Français, qui eurent plus de patience, tirèrent alors sur eux à plaisir. Les Iroquois, se voyant tomber de tous les côtés par leurs décharges, ne songèrent plus qu'à s'enfuir. Mais comme les arbres abattus étaient fort gros, à mesure qu'ils se levaient pour s'en aller, on les descendait à coups de fusil. À la fin, ils y laissèrent parmi les morts vingt-cinq ou trente des leurs, sans les blessés qui s'en allèrent».(Dollier de Casson, Histoire du Montréal, 1640-1672)
Urbain TESSIER porte le surnom LAVIGNE pour son penchant pour le bon vin et le rhum qu'il consomme dans sa petite maison de Ville-Marie, en 1655, appellée communément la «vuide bouteille», et taxée par les autorités religieuses du temps comme étant un lieu de beuverie.
(Faillon, I, cit. II, 123). À ces coups de feu entendus: Les laisserons-nous périr? disait quelqu'un; et tous couraient au combat comme à un festin(17).
Urbain Tessier fut un brave dans toute l'acceptation du terme. Ce n'est pas sans raison, croyons-le, que l'endroit où fut livré le premier combat avec les Iroquois fut appelé de son nom: ''LAVIGNE''(18) et que le que e fortin qui s'y rencontre sur les ancien plans est désigné par ces mots: ''bastion Lavigne''. (19) De 1651 à l'arrivée des troupes de Carignan(1665) il ne se passa pas une année, où guère s'en faut, que Montréal n'eut à déplorer le massacre de l'un ou de l'autre de ses habitants. Tessier fut toujours à l'avant-garde. Sa vaillance lui valut d'être choisi par M. de Maisonneuve, pour défendre avec Jacques Archambault, son beau-père, et le maçon François Bailly dit Lafleur la redoute dite de l'Enfant-Jésus. Ce fortin était situé à l'extrémité de la concession de Lavigne. Ses défenseurs, qui en étaient aussi propriétaires étaient tenus de le garder ou de le faire garder à leurs frais et dépens de jour et de nuit. Si la redoute était prise, démolie ou brûlée, ils étaient tenus de la reconstruire au même lieu à leurs dépens. Il ne leur était permis de la vendre ou de la transporter ailleurs que si, au préalable, ils avaient bâti sur le même terrain une maison qui fût de défense contre les ennemis.(20)
Autre preuve que la bravoure de notre colon était à Villemarie en singulière estime est la place qu'on lui réserva dans les cadres de la Milice de la Ste-Famille. La huitième des vingt escouadeslevées par M. de Maisonneuve, le 1er février 1663, compte outre Urbain Tessier et son beau-frère, Jean Gervaise, l'un des trois premiers marguilliers élu à Villemarie, l'armurier Robert Le Cavelier, le notaire Bénigne Basset, Jacques Leber, père de la recluse, le plus riche marchand de Montréal, et le valeureux Charles Lemoyne, anobli pour ses services. Cette phalange de braves était sous les ordres de Claude Robutel, sieur de St-André.(21)
L'établissement de Villemarie, sans cesse aux abois sous la menace iroquoise, fut grandement fortifiée par l'arrivée de la célèbre recrue de 1653. L'engagement de ces hommes n'était cependant que de 5 ans. Pour fixer davantage au sol la population de Montréal, M. deMaisonneuve eut l'heureuse idée d'offrir à ceux qui consentiraient à s'y établir desallocations allant de 400 à 1,000 livres tournois. Au cas de rupture de promesse les sommes devaient être rendues. André Demers donna le branle, le premier de l'an 1654. Dix autres suivirent le 23 janvier, les 2 et 4 février. Le 15 du même mois, Jacques Archambault et Urbain Tessier s'engageaint à leur tour.(22)
(1) Les cinq premiers colons à faire baptiser des enfants à Montréal sont par ordre de dates: Mathurin Meunier, Jean Desroches, Augustin Hébert, Étienne Dumay(Demers) et Urbain Tessier.
(2) Cf. l'Abbé FAillon, Histoire de la colonie française, tome II, page 25
(3)Cf L. Lauzon, O.M.I, Un pionnier de Montréal, Gilles LAuzon et sa postérité, page 174.
(4) Le recensement de 1666 lui donne 42 ans, celui de 1667, 40 ans, et celui de 1681, 55.
(5) Reproduit en appendice ci bas
(6) C'est par erreur que Thwaites, Relations des Jésuites, tome 36, page 246, le dit natif d'Angers.
(7) COLLECTION DES REGISTRES PAROISSIAUX NUMERISES > Château-la-Vallière > Château-la-Vallière > Notre-Dame 1620-1650 179/296
(8) AD Indre-et-Loire, Château-La-Vallière 1648 91/296
(7) E.Z.Massicotte, ''Les colons de Montréal de 1642 à 1667 dans Bulletins des Recherches historiques, 33(1927), page 131
(8) 26 juillet 1651, Cf Journal des Jésuites
(9) Sur la famille Archambault, voir U.E. Archambault, Généalogie de la famille Archambault, 1891, in-8, XV-91, ppE.Z. Massicotte, ''Le fondateur de la famille Archambault'' dans Bulletin des Recherches historiques, 20(1914), pp 316-318.
(10) E.Z Massicotte, le dit aussi charpentier. BRH (1927) 181
(11) Le 2 mars 1664, l'assemblée des habitants de Montréal procéda à l'élection de 5 juges de police. Trentre ontréalistes eurent des voix. Urbain Tessierobtint 2 votes. (Cf Mémoires et Documents publiés par la Société Historique de Montréal, 3ème livre, d'Anjou ou d'ailleurs.
(12) Lavigne fut un surnom porté par bon nombre de nos premiers colons. Citons les Levasseur, les Rivard, les Nadeau, les Poutré, les Soucy, les Boursier, les Brodeur, les Fidy. Cela prouve que tous ces gens ne dédaignaient pas le bon petit vin.
(13) L'acte du baptême, le 19 juillet, n'indique pas le prénom de l'enfant - on l'apprendra par son acte de sépulture. - ni le nom de sa marraine. Mgr Tanguay, dans son Dictionnaire, a fait, de ce garçon, deux jumeaux.
(14) Voir sur lui: La famille d'Ailleboust, par Aegidius Fauteux, pp. 30-32.
(15) D'après le Journal des Jésuites, Ed Thwaites, t. 36, p. 124. Cf aussi Faillon, Histoire de la Colonie française, t.II, p. 122; Lauzon, I, cit. p. 175; Bulletins des Recherches Historiques, 25, (1919), p. 215.
(16) Ouvrage, cit., pages 175-176
(17) Le récit de cet acte de bravoure est emprunté à l'abbé Dollier de Casson, Histoire de Montréal, pp 78ss. Un colon, Léonard Lucault, fut tué ce jour-là.
(18) Faillon, Histoire de la Colonie française, II, 25, référant à M de Belmont
(19) Faillon, ibid, qui réfère à Dépôt des fortifications des Colonies, à Paris. Plan de Villemarie, en 1704, par Levasseur de Néré, no 448
(20) Ces obligations ressortent du contrat de cession de la redoute par ses trois défenseurs à Jean Auger dit Baron. Tessier vend en même temps, au même prix de 100 livres, un arpent de terre en carré, où est construite la redoute(minute Bénigne Basset, 24 octobre 1663). Cf FAillon I, cit. III, 19
(21) Cf Faillon, I, cit. III, 17
(22) cF fAILLON, IBID. ii, 187 et suivantes
(23) Montréal. Archives du Séminaire. Cf Faillon, II, 103.
(24) Le texte de ce contrat a été publié par le Père LAuzon, op., cit.,pp61-62
(25) La maison Vuide-bouteille passa ensuite aux mains de Jean Baudouin(minute de Monchy, 16 juillet 1664)
(26) Lauzon, op., cit., p 167
(27) Voir le procès verbal des emplacements des successeurs de feu Urbain Tessierpar Gédéon de Catalogne, pièce annexée à l'acte de partage des héritiers Tessier, le 22 mai 1692(Minute d'Adhémar)
(28) Le 3 décembre précédent(Basset). Ce terrain fait partie du no 165(plan 240-242 du Livre terrier de la seigneurie de MOntréal). 11ème livraison des Mémoires dela Société historique de Montréal.
(29) cf. Livre terrier... nos 162E et 162F.
(30) Les plans de Villemarie en 1672 a été reproduit par le Père Lauzon, op. cit., p.162. On y voit que la ville se développait le long de la rue St-Paul.
(31) Une plaque commémorative, coin des rues Ste-Catherine et Bleury, fixe son emplacement.
(32) Arrêts, édits et ordonnances, collection en feuilles.
(33) Minute de Basset, cité par Faillon, op. cit., III, 246.
(34) Quittance du 24 mai 1660 (minute de Basset)
(35) Régistre de Montréal, 22 juin 1661. La nouvelle était fausse.
(36) Lettres, éd. 1876, II
(37) Dollier de Casson, Histoire de MOntréal, éd. 1868, p. 155; Faillon, Vie de Soeur Bourgeoys, I, 148; Faillon, Histoire de la Colonie française, II, 427, ss.
(38) Régistre de Montréal, 28 mars et 22 juin 1661.
(39) Dollier de Casson, op. cit., p 155; Faillon, vie de Soeur Bourgeoys, Ibid., et Hist., II, 429.
(40) Régistre paroissial de Montréal, 22 juin 1661.
(41) Sur cet évènement, voir Faillon, Histoire..., II, 441 ss.
(42) Faillon, Vie de MArguerite Bourgeoys, I, 151.
(43) Relations des Jésuites, édit. Twaites, XLVII, 202 ss.
(44) Ibid., XLVII, 68 et Marie de l'Incarnation, Lettres, édit. 1876, II, 212
(45) Faillon, Histoire..., III, 24, note, qui cite Regstre de Villemarie, délibération de la fabrique, 12 octobre 1661.
(46)Soeur Morin, »Annales de l'Hôtel Dieu, édit. de la Soc. Hist. de Montréal, pp 146 ss
(47) Dollier de Casson, Histoire du Montréal, édit de la Soc. Hist. de Montréal, pp 157 ss
(48) Relations cit., XLVII, 98-100
(49) Relations cit., XLVII, 190ss.; Lauzon, Un pionnier... pp. 106-107
(50) AJM. Minute de Basset, 24 octobre 1663.
(51) Dans Rapport de l'archiviste, Qc, 1935-36, p. 123
(52)(53) Histoire des Canadiens français, IV, 76b.
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ACTE DE MARIAGE D'URBAIN TESSIER
Québec, 28 septembre 1648
''Le 28 septembre 1648, les bans ayant été au préalable publiés, savoir les deux premiers le 21 de ce mois jour de St-Mathieu, à la grand'messe et à vêpres, et le 3ième le 27 du même mois en an, à la grand'messe, et ne s'étant trouvé aucun empêchement légitime, le Père Barthélémy Vimont, faisant l'office de curé en la paroisse de Québec, a interrogé Urbain Tessier, fils d'Artus Tessier et de Jeanne Meine, ses père et mère, de la paroisse de Château en Anjou, et Marie Archambault, fille de Jacques Archambault et de Françoise Taureau, de la paroisse de Québec, ses père et mère, et ayant eu leur mutuel consentement par parole de présent, les a solennellement mariés en la dite église en présence de témoins: Jean Bourdon, Robert Giffart, Nicolas Goupil''.
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SÉPULTURE D'URBAIN TESSIER
Le 21 mars 1689 a été enterré dans le Cimetière Urbain Texier après avoir reçu tous ses sacrements âgé d'environ 70 ans.
(signé) Etienne Guyotte, curé
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BAPTÊME D'URBANE LA SOEUR D'URBAIN TESSIER
Breil, Maine-et-Loire, 10 février 1626
« Le dixiesme Jour de febvrier mil Six Cens vingt / Six fut baptisee en ceste dicte Eglise de breil par / nous Curé Soubssigne urbane tessier fille de / Arthus Tessier Charpentier, et de Jeanne [rature] / Mesme de ceste paroisse, Et fut parain Urban Mabon / Charpentier, Et Maraine Perrine Gyneau femme / de Coesar Morin Tailleur dhabis aussi de ceste parroisse / Lesquels nous ont declaré ne Scavoir Signer »
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BAPTÊME D'UN ENFANT ANONYME FRÈRE/SOEUR D'URBAIN TESSIER
Château-la-Vallière, Indre-et-Loire, 1er mai 1633
Le [sic] Jour de may mil Six cent trente
et trois a este par moy Cure dudit Lieu baptiz(e)
fil [sic] d Artus Texier et de
[sic] Sa femme [sic] a este parrain
maistre Jean Olivier notaire et Anthoinette
Delanove qui ne Scait Signer tous de
cette parroisse.
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Étude génalogique faite par Archange Godbout, O.F.M. 1930.