René-Charles DeBreslay, prêtre de la congrégation de Saint-Sulpice, a joué un rôle notable dans l'histoire du Québec, en particulier par son engagement dans le sacrement du mariage, qui unissait les familles et contribuait au développement social et économique de la Nouvelle-France. L'un des mariages qu'il a célébrés est celui de Marie Adhémar, la fille d'Antoine Adhémar, un notaire seigneurial respecté de Sorel, Cap-de-la-Madeleine et Batiscan, avec Jacques Tessier, un des fils d'Urbain Tessier, un homme d'affaires important de Montréal.
Antoine Adhémar, notaire et greffier de la seigneurie de Montréal entre 1687 et 1693, était une figure centrale dans la communauté de Montréal. Sa formation et son statut en tant que notaire lui conféraient une reconnaissance et une influence considérables dans les affaires légales et commerciales de la colonie. La fonction de greffier de la Prévôté de Montréal qu'il occupa à partir de 1693 jusqu'à sa mort lui permettait de jouer un rôle essentiel dans l'administration de la ville et la gestion des affaires judiciaires. Le mariage de sa fille avec Jacques Tessier représente une alliance stratégique, consolidant les liens entre deux familles influentes de la région.
Marie Adhémar, en tant que femme d'un homme de ressources et de réputation, a su naviguer dans les défis et les opportunités d'une société en pleine expansion. Ensemble, Marie et Jacques Tessier ont eu 14 enfants, dont 8 garçons et 6 filles. Cette grande famille illustre non seulement la fertilité des unions dans la société coloniale, mais également le potentiel de créer une lignée qui jouera un rôle dans le développement économique de Montréal.
Les enfants de Marie et Jacques s'épanouirent dans une atmosphère propice aux affaires, le commerce étant à cette époque en plein essor. Plusieurs de leurs descendants devinrent des commerçants prospères, contribuant ainsi à la richesse et à la dynamique de la ville. Ce phénomène n’était pas unique aux Tessier et Adhémar, mais constitue un exemple de la manière dont les familles s'entraidaient et s'unissaient pour bâtir une base solide pour leur descendance dans un environnement où les opportunités économiques étaient souvent le résultat d’efforts familiaux conjoints.
Les unions familiales telles que celle de Marie Adhémar et Jacques Tessier illustrent bien l’importance des alliances matrimoniales dans la Nouvelle-France. En se mariant, les familles cherchaient à établir des liens qui consolidaient leurs richesses, leur statut social et leurs réseaux d'influence. La collaboration économique entre les différentes familles de notaires, de marchands et de fermiers formait un tissu solide et dynamique, fondamental pour le succès de la colonie.
De plus, le rôle des femmes dans cette société, bien que souvent réduit aux tâches domestiques, était en réalité beaucoup plus complexe. Elles géraient les ménages, élevaient les enfants et participaient parfois activement aux affaires de leurs maris, particulièrement dans le commerce. Marie Adhémar, à travers ses nombreuses maternités, a également pris part à la structuration de la société québécoise naissante, en promouvant la continuité des valeurs familiales et en contribuant à l’essor démographique essentiel à la survie de la colonie.
En somme, le mariage de Marie Adhémar avec Jacques Tessier fut bien plus qu'un simple acte légal : il symbolisait l'union de deux lignées influentes et prometteuses, dont l'héritage allait façonner une partie importante de l'histoire de Montréal et du Québec moderne. Leurs enfants, devenus des figures marquantes de la société commerçante, témoignent de l'importance des alliances familiales et de leur impact sur le développement socio-économique de la région.