HÉRITAGES HISTORIQUES
À Québec, des descendants de Louis Hébert revendiquent comme leur bien une partie du Cap-Diamant, aux alentours de la Basilique.
À Montréal, des héritiers de Tessier dit Lavigne réclament la Place d'Armes et ses environs. Il paraîtrait que, dans les deux cas, tout ne se serait pas passé dans les formes, aux temps déjà lointain des partages et des donations.
En souhaitant tout le succès possible aux réclamants, et sans chercher à trancher des litiges compliqués dans les détours les juges eux-mêmes ne voient pas très clair du premier coup, on peut se demander comment il se fait que, en notre province, il est souvent si difficile de retracer les titres de propriété. Innombrables sont les familles que troublent ou qu'ont troublées des contestations autour de biens immeubles. Les querelles se sont souvent envenimées d'irréparable façon parce qu'on ne pouvait établir définitivement certains droits, justifier de traditionnelles prétentions.
De doctes notaires ont écrit sur le sujet des études fouillées, trop aride pour expliquer au commun des mortels les vices des coutumes d'autrefois. ce serait fort instructif de lire, de la plume du notaire-journaliste Eudore Couture, de Rimouski, (par exemple), dont la phrase est aussi alerte que l'esprit est clair, un exposé intelligible de la question. Si, au premier abord, les prétentions des descendants de Louis-Hébert et de Tessier dit Lavigne font un peu sourire; au second, parait-il, elles suscitent de nombreux points d'interrogation et provoquent une intense et sympathique curiosité. Mais comment s'y débrouiller, même superficiellement?
Toutes les histoires d'héritage, dès qu'elles sortent de l'ordinaire, intéressent le public. À plus forte raison celles-là qui présentent un caractère historique. Les deux fameuses causes de Québec et de Montréal se rattachent aux origines de la colonie. Et les contemporains qui ont dans leurs veines du sang de Louis-Hébert ou de Tessier-Lavigne, même des deux, sont assez nombreux pour qu'une étude sur les deux dossiers obtienne un immense succès de lecture, si elle est présentée de façon assimilable. (J.F.)
(Article tirée de La Patrie du 22 mars 1936)
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